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Portrait 15/04/2018 - 10h30 par Morgane Aubin

Harmony Korine,

la beauté sombre

C’est à seulement 18 ans que Harmony Korine se voit confier sa première écriture de long-métrage. Larry Clark lui donne en effet carte blanche pour le script de “Kids”. Sortie en 1995, ce film retraçant l’errance et les passions d’un groupe d’adolescents New-Yorkais débute la carrière de ce cinéaste.

Un an plus tard, Gummo sort, un ovni inclassable. Pour sa première réalisation, Harmony opte pour un mi-documentaire mi-fiction autant déroutant que hypnotisant. Dans une petite ville de l’Ohio, Xénia a été ravagée par une tornade. Ses habitants perdus, vides d’ambitions divaguent et cherchent à tuer l’ennui. L’environnement insalubre et presque malaisant du film déterminera l'esthétique lugubrement romantique du réalisateur.

La jeunesse et ses profondeurs est l’un des sujets que Harmony aime représenter. Ca, et les gens dits “inadaptés”, “marginaux” de la société occidentale. Trash Humpers sorti en 2007 donne alors image à de vieux personnages, malsains, aux désirs hors normes et surtout exclus de toutes vies sociales normales.

Afin d’aborder ces thèmes qui peuvent être qualifiés de “compliqué”, ce plasticien compose avec différentes textures d’images, différents moyens de narration, mais aussi différents formats. Plusieurs court-métrages voient alors jour de son ténébreux imaginaire. Il réalise aussi des clips, des publicités, des photos, des tableaux et des installations. Harmony laisse libre court à ses envies et ne se conte pas d’un support.

En 2012, Spring Breakers, le fait connaître au grand public. S'emparant des codes des grandes blockbusters américains, Harmony se joue d'Hollywood et des films stéréotypant ce qui lui tient tant, la jeunesse. Il propose alors une narration décomposée des rites de passations dits “spring break” des Etats-Unis. La plastique du film devient alors “gangsta glamorous” présentant des scènes absurdes comme chef d’oeuvres artistiques.

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